Courir la prétrentaine

Courir la prétrentaine et courir le guilledou sont deux expressions au sens voisin qui datent des années 1600, cependant que la première a un sens moins leste que la seconde, tout en restant dans le même ordre d'idée générale. 
Prétrentaine est d'origine assez obscure. Certains la font dériver de la prétintaille, colifichets que les Normandes portaient sur leur costume de fête. Etait-ce pour signaler qu'elles étaient à la recherche d'un prétendant comme d'autres le faisaient avec les pointes de leur bonnet, une coutume encore en vigueur aux Antilles ? L'expression s'appliquerait dans ce cas plus aux hommes à la recherche d'une fille à marier, d'une prétrentaine. 
Le mot signifiait seulement, au XVIIe siècle, « aller deçà et delà », aller et venir sans sujet particulier. Ce n'est qu'au début du XVIIIe siècle que le Dictionnaire de Trévoux relève une possible intention galante : « On dit qu'une femme court la prétantaine pour dire qu'elle fait des promenades, des voyages contre la bienséance, ou dans un esprit de libertinage ». 
Selon Bloch & Wartburg, le mot est à rapprocher du normand pertintaille ou prétintaille, collier de cheval garni de grelots. La terminaison serait venue par évocation des refrains de chansons du type tonton-tontaine, etc. C'est vrai que flâner deçà et delà donne souvent du cœur à la chansonnette...