Être taillé en Hercule

Être fort comme un Turc, puissant, robuste, costaud, vigoureux et plus familièrement être un balèze, une baraque, un malabar : nombreux sont les termes utilisés pour décrire la force physique de l'homme. Pour les adeptes de l'entraînement physique et les amateurs du culturisme,  être taillé en Hercule est certes le but à atteindre.
Doué d'une force prodigieuse et d'un courage à toute épreuve, Hercule (Héraclès chez les Grecs) est le plus célèbre des héros de l'Antiquité qui, déjà dans son berceau, étouffa de ses mains deux serpents que Junon y avait traitreusement glissés.
Une fois adulte, Hercule fut pris d'un accès de folie dont sa femme et ses enfants furent les victimes innocentes. Condamné par l'oracle de Delphes à obéir à Eurysthée, roi d'Argos, il fut contraint d'exécuter douze entreprises périlleuses : les douze travaux d'Hercule.

les douze travaux d'Hercule
1/ À mains nues, Hercule étouffa à Némée, dans le Péloponnèse, un lion qui terrorisait la région et dont nul de parvenait à se débarrasser ;
2/ Son combat contre l'Hydre de Lerne, monstre à neuf têtes, est resté célèbre. Chaque tête écraée par sa masse donnait naissance à plusieurs autres. Il ne parvint à empêcher cette rerpoduction instantanée qu'en brûlant, à l'aide de tisons, la plaie fait sur chaque cou. Quant à la tête centrale, elle fut écrasée sous un énorme rocher ;
3/ Hercule parvint à capturer le dangereux sanglier qui dévastait la région d'Erymanthe en Arcadie. Il le ramena vivant à Eurysthée comme preuve de son succès ;
4/ Sur le mont Ménale, là où séjournait le dieu Pan, il captura la biche aux pieds d'airain et aux cornes d'or, après une poursuite qui dura une année ; elle aussi fut ramenée captive à Eurysthée ;
5/ Sur les rives du lac Stymphale près du Péloponnèse, dans une puanteur horrible, vivaient une nuée d'oiseaux dont la tête, le bec et les ailes étaient de fer. Ces créatures immondes se repaissaient dde chair humaine et Hercule reçut l'ordre de les détruire, ce qu'il fit à coups de flèches ;
6/ Les Amazones, guerrières et chasseresses farouches du Caucase, brûlaient dit-on, le sein droit de leurs filles âgées de huit ans pour qu'elles puissent tirer à l'arc et utiliser leur lance avec une plus grande aisance. Quand elles avaient un enfant mâle, elles le conduisaient aux frontières de leurs Etats et l'abandonnaient.
Ces femmes belliqueuses combattaient toujours à cheval, armées d'un arc, d'une javeline et d'une hache, portant un casque à plumes flottantes. Malgré leurs nombreux succès guerriers, Hercule décida de lancer contre elles une expédition avec l'aide de Télamon, roi d'Egine, et parvint à les vaincre.
7/ Hercule vint en aide à Augias, roi d'Elide, dont les écuries abritaient trois cents boeufs et n'avaient pas été nettoyées depuis trente ans. L'infection avait contribué à la propagation de la peste dans la région.
La tâche étant irréalisable pour quiconque, Augias demanda à Hercule de mettre sa force à son service. En échange, il lui promit un dixième de son troupeau. Hercule accepta le marché et détourna le cours du fleuve Alphée qui se jette dans la mer Ionienne, pour le faire traverser les écuries.
Augias n'honora pas sa promesse, et Hercule se vengea en le tuant et en mettant à sac sa capitale ;
8/ Il délivra les plaines de Marathon du Minotaure qui, rendu furieux, dévastait le pays. Ce monstre fabuleux au corps d'homme et à la tête de taureau se repaissait de la chair de jeunes gens et jeunes filles ;
9/ Le roi de Thrace, Diomède, avait la fâcheuse habitude de nourrir ses chevaux de chair humaine. Confronté à Hercule, il fut tué et finit lui-même en pâture ;
10/ Géryon, un nouveau monstre à trois têtes et trois troncs, possédait d'importants troupeaux gardés par Orthos, un chien aussi horrible que son maître. Les ayant tués l'un et l'autre, Hercule s'appropria les biens du vaincu ;
11/ Les Enfers étaient sous la garde de Cerbère, chien à trois têtes dont les cous étaient hérissés de serpents. Couchée sur les rives du Styx, le fleuve des Enfers, la bête ne dormait jamais. Ses aboiements faisaient reculer les âmes qui essayaient de s'enfuir. Plusieurs tentatives pour l'abattre se révélèrent vaines. Seul Hercule osa l'affronter dans un corps à corps qui se termina en pleine lumière où le monstre périt ;
12/ Aux limites occidentales de la terre, les dieux possédaient un jardin dont la garde était confiée aux Hespérides qui, avec l'aide d'un dragon à cent têtes, veillaient sur les pommiers divins.
Après les avoir vaincus tour à tour, Hercule s'empara des pommes d'or dont les arbres étaient chargés.
Les exploits d'Hercule ne s'arrêtèrent pas à ces douze travaux. Longue est la liste des victoires remportées, des monstres vaincus, des tyrans abattus, des rivières détournées, des rochers fendus, des géants terrassés.

Il demeurera à jamais le symbole de la force surhumaine que seules les flammes d'un bûcher firent disparaître.