Faire du plat à quelqu'un

avec la langue 
Pour Cellard, c'est « mener auprès d'une femme une entreprise de séduction par la parole ». L'expression, qui semble être née dans le dernier tiers du XIXe siècle, s'est popularisée dans la langue argotique autour des années 1880 au sens de « faire la cour d'une manière insistante ». Les lexicologues s'accordent à rapporter faire du plat à la vieille locution « donner du plat de la langue » , adresser de belles paroles, dont ils en font l'aboutissement. C'est de là que vient la locution actuelle, apparue au XIXe siècle, très voisine de « faire de la lèche » à quelqu'un, « lècher le cul » ou « lècher les bottes ». Cette dernière expression, forgée à partir du XVIe siècle, sur le modèle du « plat de l'épée » - sans doute à cause du rapprochement traditionnel des coups de langue, et des coups de lance, ou d'épée - ne paraît pourtant avoir été furieusement en usage au XIXème siècle, et le passage pourrait ne pas être aussi évident qu'il semble...
En revanche, il existait dans l'argot de l'époque la platine qui désignait d'abord la langue, puis signifia faconde, éloquence gasconne, selon la précision de Delvau qui note en 1866 : « Avoir une fière platine : parler longtemps, mentir avec assurance ». Le terme est si répandu que Littré lui-même le relève : « Terme populaire. Avoir une bonne platine, parler beaucoup et avec assurance ».
Faire du plat serait-il une spécialisation de cette platine tournée vers la menterie dragueuse des bas-fonds ?... Le passage n'est pas plus évident, mais il aurait le mérite de s'être opéré dans le même monde.