Payer les violons

L'usage de donner des sérénades sous les balcons des belles s'est un peu perdu. Autrefois, c'était une façon comme une autre de faire sa cour, bien qu'un petit peu arrogante et vaniteuse.
« Valderan amena un musicien de ses amis devant nos fenestres, et luy fit chanter un air qui avec le son d'un Luth empescha que je n'allasse prendre mon repos tant j'ay d'affection pour l'harmonie. Je descendis en une salle basse avec ma servante pour escouter, et voyez la vanité de nostre amoureux : afin que l'on sceut que c'estoit luy qui donnoit ou faisoit donner cette sérénade, il se fit appeler tout haut par quelqu'un qui estoit là », Sorel
Mais ce n'était pas toujours celui qui payait les violons qui était récompensé de sa largesse. D'autres que lui pouvaient tirer les marrons du feu. Dans l'exemple de Sorel, du reste, Laurette, à qui était adressé le concert, se trouvait pendant ce temps-là au lit avec un autre homme, elle avait pris son plaisir avec son luth.
« On dit proverbialement : il paye les violons & les autres dansent ; pour dire il fait les frais , il a toute la peine d'une chose, & les autres le plaisir », Furetière.


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