Filer à l'anglaise

Prendre congé à la française 
Selon le Nouveau Larousse Illustré de 1898, il était coutume dans les bals et soirées londoniennes de se retirer sans aller saluer le maître et la maîtresse de maison tandis que l'obligation contraire, fort gênante pour les invités qui voulaient s'éclipser, régnait en France ; ce qui expliquerait la locution. 
Mais alors pourquoi les Britanniques emploient-ils l'expression similaire to take a French leave, partir en douce, sans prendre congé ? L'explication vient sans doute plus simplement de la vieille et profonde antipathie entre les deux peuples qui s'accusent réciproquement de tous les défauts et pis encore, d'être sans éducation.
Rosbifs et froggies (les mangeurs de grenouilles) ont été des ennemis héréditaires pendant de longs siècles. Cette animosité transparaît encore dans le langage. Outre-Manche, une maladie vénérienne est une French disease, la chaude-pisse s'appelle French gout et les capotes anglaises des French letters.
En France, au temps de Jeanne d'Arc, un Anglais était un grippe-sou. Et à l'école militaire de Saint-Cyr, l'élève- officier qui allait aux latrines disait qu'il allait écrire à l'Anglais (formule qui, en 1939, devint envoyer une lettre à Hitler).

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