Cahin-caha

Aller d'une manière inégale, tantôt bien, tantôt mal, tant bien que mal Ménage, sans aucune preuve, donne comme origine à cette locution le latin qua hinc, qua hac, qu'il traduit, pour les besoins de la cause, par deça et delà
Il n'en est rien, et l'on admet aujourd'hui que cahin-caha est une formation expressive, à rapprocher de l'onomatopéique cahot.  
L'expression apparaît pour la première fois au XIVe siècle sous la forme kahu-kaha ; au XVIe siècle sous sa forme actuelle (Rabelais, bonaventure Des Périers). Elle fut mise à la mode en 1726 par les couplets de cet aimable Panard que Marmontel, non sans quelque exagération, nommait le La Fontaine du Vaudeville et qui, insérés dans une comédie de l'abbé d'Alainvre, La Tour de Carnaval, firent courir tout Paris au Théâtre-Italien.
Ne surnomma-t-on pas Cahin-Caha le cardinal de Noailles, archevêque de Paris, qui, menant une politique de bascule, pencha tantôt du côté des jansénistes, tantôt du côté des jésuites ?
Une épitaphe, qu'on lui fit le jour de sa mort, déclare : 
« Ci-gît Louis Cahin-Caha, 
Qui dévotement appela, 
De oui, de non s'entortilla,
Puis dit ceci, puis dit cela, 
Perdit la tête et s'en alla » 
Cahin-caha s'emploie couramment avec les verbes aller, marcher, cheminer, et s'accommode aussi d'être accolé à des noms, pronoms, etc.
« Cahin-caha, j'avais monté sur ma bête », fait dire La Fontaine à l'un de ses personnages, et Chateaubriand écrit ardemment : « J'avais une très froide et très bonne tête, et le coeur cahin-caha pour les trois quarts de l'humanité ».
On peut rapprocher de cahin-caha la locution couçi-couça qui signifie bien et mal, et qu'on écrivait au XVIIe siècle coussi-coussi (italien cosi cosi) puis qu'on a pris coutume, par analogie avec comme ci, comme ça, d'écrire couci-couça.


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